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Je me tenais au bord du muret, côté trottoir – rue de la Paix et des Arts, en face du Palais de Justice – Tribunal des Prudhommes. J’étais tourné corps et regard vers l’enceinte du Briandais. J’aurai sorti une arme que cela aurait été pareil. Mon smartphone en main et visiblement en train de filmer l’activité à l’intérieur de l’espace public – le paysage -,
une femme me croise et m’adresse un regard courroucé, noir.
Je violais sans doute l’intimité de deux croix penchées l’une vers l’autre.

Je ne peux m’empêcher de revivre la scène des « Fils de la vierge » de Cortazar dans le recueil « Les Armes secrètes » !

Je rentre au studio. Je la relis, rien à voir, quoi que, je réalise que l’homme du récit dans la voiture « n’était pas le premier à envoyer une femme en avant- garde pour lui ramener des prisonniers ligotés de fleurs. » Une rabatteuse pour abuser sans que je ne sache vraiment de quoi ; seule trace, celle de la fuite du jeune homme. Une autre histoire de novice et de rituel de passage !

Comme dans le récit, j’aurai attendu que la passante sorte la main de sa poche pour me saisir l’appareil. Sa colère et son regard noir resteront seule action.

Je regarde le ciel bleu.

Une nouvelle éclaircie est là.

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