L'L recherche en arts vivants
Entre mars 2020 et octobre 2025, dans le cadre du dispositif de L'L - Chercher autrement en arts vivants, j'ai mené une recherche à L’L, où couleurs, savoirs, souvenirs, atmosphères se mêlent et me déplacent entre terrains et territoires. Avec une attention singulière pour l’enquête et la conversation, je me suis mis en recherche d’une langue (et de langages) qui lieraient pratiques sensibles et pensée théorique.
« Par l’entremise des couleurs et de leur caractère atmosphérique (sujettes aux variables météorologiques et aux conditions de luminosité), quel langage apparaît (me traverse), quelle langue se (je) compose à partir de mes échanges avec l’environnement humain et/ou non humain ?
La question de ma recherche.
Être en présence dans des espaces choisis par l’équipe de L’L. Explorer leurs alentours dans un périmètre circonscrit.
S’y laisser porter, sans autre exigence que de se laisser toucher par leurs couleurs, les temporalités qu’ils invoquent, les énigmes humaines et non humaines qu’ils abritent, les empreintes d’actes réels – vécus in situ – qu’ils accueillent… Autrement dit: mener une enquête, et en être l’outil d’investigation avec mon corps, mes sens, mais aussi mes savoirs, mes intuitions.
La pratique à partir de laquelle j’aborde la question.
Pour chacune de ces enquêtes « de terrain », à travers le prisme des couleurs (de celles de la nature aux coloris de la peinture-teinture), mon corps et ses systèmes sensitif et cognitif se prêtent ainsi à des exercices, des collectes, des états de perception, des tentatives de positionnement et de modes relationnels, qui m’impactent physiquement mais aussi socio-politiquement. À partir de ces expériences qui me font entendre la friabilité du monde, je m’attache à tisser des récits, à composer une langue aux dimensions multiples (physique, verbale, plastique) que j’envisage avant tout comme une «conversation incarnée» – qui cherche notamment à s’articuler et à se développer en relation à son milieu de vie, là et dans l’instant.
Ma recherche porte ainsi sur des logiques de la perception d’un environnement donné et leurs résonances – transmissions – à travers des tentatives d’agencements de récits dans un milieu dé/re-localisé. Éprouver leur pertinence. Comprendre en quoi – et comment – je peux être vecteur actif de ces tentatives. Parvenir à développer une éloquence sensible qui, à la fois, soit à l’écoute de ce qui l’entoure et ait le souci de partager une singulière vision d’images composées.
Quelques-uns des enjeux qu’il me reste à explorer. »