nuée jaune #ill_F13

Au moment de commencer cette dernière résidence à L’L, résidence d’écriture à la table de SE▪CE qui reste, je suis malade. Un simple et désagréable écoulement nasal, qui me rappelle à l’être liquide que je suis. Ça y est, je me balance sur mon assise (un ballon de Pilates) comme une bouteille à la mer. J’aurai attrapé froid, même si ça n’existe pas. Jusqu’alors, je n’étais tombé malade que lors de la première semaine de R17 au Nouveau Studio Théâtre à Nantes. J’aurai alors monté l’intensité des projecteurs pars et quartz (Bad !), construit une cabane avec des rideaux de scène rouge pour m’isoler (Sad !) et bu du thé antioxydant (Never Mind !)La seule énergie parfaitement propre est celle qu’on ne consomme pas ; même si ça n’existe pas. L’énergie dans sa constance se transforme en chaleur, en lumière, en couleurs : des agissements métamorphiques, un holobionte aux figures plurielles. À présent, attablé, tout me revient. Je veux dire : dans le lancinant balancement de mes liquides, de mes sensations, une atmosphère et des actions de cette R17 se rappellent à moi, malgré moi, mais dans ma nécessaire hospitalité aux réminiscences : c’est le jeu des Traces, à porter aux devants des scènes du présent, à privilégier par rapport à une transposition abstraite des notes de cahier vers le terrain actuel. Je plonge dans la brassée de formes variées et hétérogènes que mes mémoires [r]assemblent, happé par une couleur, celle qui sera référentielle sur toute cette résidence. Là, le fauve-feu-Tawny est multiple. Ses teintes se manifestent et se succèdent dans la faille interstitielle qui se glisse à la base inférieure et au centre du quadrilatère noir de 12 x 12 cm, lui-même centré sur le côté inférieur du feuillet de couverture du terrain papier de cette R23. Telle une ouverture de rideau à l’italienne, l’écart laisse apparaître une entrée de tunnel à emprunter, un viseur à essayer pour y déceler un champ restreint mais choisi, une colonne qui (se) tient au milieu du sombre, une large ligne de couleur devant le monolithe soustractif qui m’interpelle dans son absorption, une lisière de tissus qui n’attend que son nuancier de tons, absorbants ou réfractants. Elle est tranche et porte. Elle est la promesse, dans sa diversité, d’autres pans que je trouverai en y entrant, en m’y glissant. En détachant le feuillet de couverture du reste d’une des brochures de la collection Traces de recherches, je change d’échelle proprioceptive. Moult plans-supports se manifestent : des coupes coronales anatomiques aux axes qui m’entourent (main, table, sol, ciel…) jusqu’aux plis et dépliements de la brochure. Une dynamique se met en place entre différents états d’être, là, en présence de ces promesses de passages de plans. La traversée passe d’orientations en significations : du sens par les sens.

 typo jaune #F5_corps - hospitalité

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