Le nouveau et dernier terrain d’exploration que le dispositif d’accompagnement de L’L implique est le support de publication écrite publique dénommée « Traces ». Par sa nature littéraire, il se rapproche du territoire théorique. Par sa fonction, il recueille les retours d’expériences des chercheur·euses L’L et s’ouvre ainsi à mes modalités procédurales de quatre ans à L’L. Comment alors y préserver la vitalité de ma recherche, en absence d’une incarnation au présent ? Comment vous dire et faire sentir, sans figer ? Ce terrain graphique et visuel génère tout de suite un milieu spécifique par son intégration de mes 22 précédentes résidences de recherche, soit 44 semaines ou un an à temps complet, congés, jours fériés et ponts compris. Mais non… le cumul des jours ne parle pas que d’économies, mais d’un temps (pré)occupé à un hors-lieu tout aux prises avec les choses du monde : une écologie, plutôt. Comme d’accoutumée, en entrant sur le terrain, je me pose cette question : en quoi la mobilisation de ma psyché résulte de ce que perçu du site ? J’appréhende sa matérialité : l’objet plastique que sont les brochures papier Traces, parutions L’L éditions. Sans négligence de la forme digitale destinée au site web de L’L, l’objet-brochure me mobilise. Le duo d’accompagnement m’aura spécifié ici que je devrai adopter le format « portrait » et laisser de côté mon usage du « paysage ». Je me penche sur le format déplié des Traces en version éditée : un format à habiter. Il déterminera en retour mes phrasés et portera ma position en milieu, par contingences graphiques. Mon investissement dans cette échelle, ce site où/à écrire, a pour vocation de faire production, pour la première fois dans le parcours de recherche au sein du dispositif de L’L, et de tenter de rendre compte d’une e-motion, de celle que prône l’entête de L’L : « chercher autrement en arts vivants ». Pour la version éditée des Traces, il s’agit de feuillets 21 x 25 cm, pliés, et agrafés par leur centre en deux points, qui se laissent étaler et révéler simultanément couverture et quatrième de couv... Ou bien encore, un vis-à-vis en son centre, un inséparé, qui tient dans une main. Dans le constant soupesé en relation à mon équilibre central, mon pouce et mon auriculaire bloquent l’avant, alors qu’index, majeur et annulaire soutiennent la brochure par l’arrière. Étrange positionnement, où mes axes se cherchent en relation à ce site d’exploration : une balance où le pivot gravitationnel tente de se stabiliser en contact. Quelles sont mes préoccupations du moment, qui détermineront ce que j’y découvre ? Franchir les seuils et collecter ce qui se présente, ce que je me représente, dans les capacités de ce·elles·eux qui s’anime·nt. « Les étudier dans leurs interactions respectives, dans leurs interdépendances, enrichira notre “vision”, du monde et de nous-mêmes », comme le conseille Joseph Albers qui s’invite sur mon territoire R23. Je m’y atèle tant bien que mal !

typo rouge #F2_terrain - localisation & circonscription